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violence

  • Jeux vidéo : Des enfants plus sociables et moins violents

    par Sébastien Delahaye

    Alors comme ça, les jeux vidéo rendent les ados violents, hein ? De nombreuses études ont déjà battu en brèche cette vieille idée reçue diffusée par certaines associations familiales. Cette fois, un livre vient même complètement contredire cette théorie : selon Grand Theft Childhood (Simon & Schuster, 2008, en anglais), écrit par les docteurs Lawrence Kutner et Cheryl Olson, les ados pratiquant les jeux vidéo, même violents, seraient moins agressifs que les autres. Les deux psychiatres ont abouti à cette conclusion après avoir réalisé une étude auprès de 1300 jeunes, financée par le ministère américain de la Justice à hauteur de 1,5 million de dollars.

    «Si vous observez le taux de criminalité aux Etats-Unis ces vingt dernières années parmi les adolescents, il n’a fait que baisser, expliquait Lawrence Kutner la semaine dernière sur la chaîne américaine G4. Et si vous regardez la courbe des jeux vidéo, elle ne fait que grimper. » Lawrence Kutner reconnaît toutefois que les adolescents jouant plus de 15 heures par semaine à des jeux violents a une plus grande propension que d’autres à «avoir des problèmes». Mais pour Cheryl Olson, dans ce genre de cas, les jeux sont un «indicateur de risque, et pas la cause des problèmes».

    Surtout, « jouer aux jeux vidéo est, pour les garçons, un indicateur d’intégration sociale, expliquent les deux docteurs. C’était une surprise pour nous.» Ils ajoutent par ailleurs que les garçons ne jouant pas du tout présentaient «un risque nettement plus élevé». Ils donnent l’exemple de Cho Seung-Hui, meurtrier de 32 personnes sur le campus de Virginia Tech en avril 2007 : «les personnes avec qui il partageait sa chambre nous ont dit qu’il ne jouait jamais aux jeux vidéo, et que c’était très étrange pour eux puisque tout le monde le faisait. Cette idée que ces enfants qui ne jouent pas du tout présentent un plus grand risque... C’est tout à fait dans la ligne de nos travaux. Cela dit quelque chose sur leurs relations sociales.»

    Pour Lawrence Kutner et Cheryl Olson, les jeux vidéo peuvent même être « bénéfiques à la société » dans une certaine mesure : «ce sont des simulations, des mondes où les enfants peuvent faire des erreurs, revenir en arrière et s’entraîner pour le monde réel».