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Monumenta 2010 : au chaud dans notre mémoire

Monumenta-2010-Boltanski_pics_809.jpgRetour sur la troisième édition de Monumenta qui invite chaque année un artiste de renommée internationale à investir les 13 500 m2 de la nef du Grand Palais. En 2010, l'artiste mis en valeur était Christian Boltanski.

La manifestation a refermé ses portes voici quelques semaines et on peut déjà dire que ce fut un succès public. En 36 jours, l'exposition a attiré plus de 149 700 visiteurs, soit une hausse de 5% de la fréquentation par rapport à la précédente édition, consacrée à l'Américain Richard Serra, selon les chiffres donnés par le ministère de la Culture.

En 2007, la première édition réalisée par l'Allemand Anselm Kiefer avait attiré 135 000 visiteurs. Le signe que les amateurs d'art contemporain ont désormais intégré ce rendez-vous annuel. Nul doute que les prochaines éditions (le sculpteur Anish Kapoor en mai-juin 2011, Daniel Buren en 2012) auront un large retentissement.

boltanski-580-1.jpgSymbolisme et émotion

L'installation géante de Boltanski, baptisée "Personnes", restera gravée dans les mémoires de tous ceux qui l'ont vue. D'autant qu'il s'agissait d'une œuvre recyclable et éphémère dont il ne reste plus que des images.

Dès l'entrée, après avoir contourné un mur de boîtes, le visiteur est saisi par l'immensité de l'installation. Soixante-neuf zones couvertes de vêtements étalés par terre, seulement éclairées par des néons blafards.

Et au centre, une énorme montagne faite de vêtements empilés, surplombée par une grue qui vient de temps en temps piocher quelques vêtements pour les élever puis les relâcher dans le vide...

Une vision dantesque rehaussée par des sonorités mécaniques régulières (la grue) et des battements de coeur surpuissants (différents d'une zone de vêtements à l'autre). Impossible de rester de marbre dans cette ambiance glaciale, oppressante et mortifère.

L'installation s'appelle donc "Personnes", mais lesdites personnes ne sont pas ou plus là. Ne restent que ces vêtements, vides et inertes, que la pince de la grue, telle la main du destin (ou de la mort) vient saisir au hasard.

On pense à l'injustice de la mort, on pense aux camps de concentration (le quadrillage des zones de vêtements, la lumière crue, le froid), on pense enfin au tremblement de terre qui venait de frapper Haïti...

Une expérience intense qui secoue et appelle à la commémoration, dans un cadre fascinant, et à un tarif très populaire (4 euros), bref une démarche artistique complètement réussie.

> Pour aller plus loin : série complète de photos sur Flickr

Crédit photos : Didier Powy/Monumenta/MCC

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